C’est un des meilleurs albums de jazz de 2015 pour :
1. La vérité de la scène
2. L’interprétation de standards non rabâchés, parfaitement choisis
3. « DC Blues », la superbe composition d’un Peter Hertmans remarquable de bout en bout
4. La qualité des quatre musiciens, complices, pertinents et raffinés
5. Plus de 70 minutes de musique
6. L’énergie, le swing, la force émotionnelle
Alors ne ratez pas le début. Ecoutez !
Jean-Claude Vantroyen - Le Soir
Aujourd’hui, l’amateur de jazz jouit rétrospectivement de cent ans d’histoire, puisque le premier enregistrement remonte à 1917, avec L’Original Dixieland Jazz Band. En jouir et d’autres jouer, en s’adonnant à la réexploration créative, un mouvement qui fut déjà initié au début des années 1980 par les néo-boppers ; ici, les cinq protagonistes de Soul Voyage ont opté pour une certaine simplicité plutôt que pour les thèmes acrobatiques venus du be bop. Car le soul jazz, dans le sillage du hard bop des années 1950, recherchait la fraîcheur et l’efficacité communicative issue du gospel et du blues. Ses plus belles réalisations se sont déployées de 1960 à 1975, avec Jimmy Smith, roi du Hammond B 3, Horace Silver, Lonnie Liston Smith, Lou Donaldson, John Patton, Richard « Groove » Holmes, Grant Green, les frères Adderley, etc.
Soul Voyage, ce sont des complices de longue date – Michel Mainil et Antoine Cirri d’un côté, Olivier Poumay et Vincent Romain de l’autre –, et l’injection de sang neuf avec le bientôt trentenaire Maxime Moyaerts. C’est chaleureux, ça vibre d’un bout à l’autre et fera certainement vibrer la fibre nostalgique de ceux qui ont eu la chance de connaître ce temps. Il ne fallait cependant pas simplement copier/coller, raison pour laquelle un répertoire de compositions originales est proposé ici, mais avec un tour de force : quand je les découvris en concert la première fois, j’aurais juré entendre des morceaux inconnus de l’époque ! Respect de la tradition et inventivité voisinent aussi dans la formule instrumentale : saxophones ténor et soprano, batterie, guitare et surtout orgue Hammond pour la première, harmonica comme autre instrument à vent pour la seconde. On se délectera du groove de Povo et Lime And Chili, de la ballade Sweet Jail, du thème épuré de Sunshine Alley, ou encore de la valse From self to self qui rappelle l’ambiance de l’album « Affinity » de Bill Evans. Bon soul voyage !
Bernard Legros Essayiste, Critique de Jazz
Nouveau disque de Michel Mainil égal nouveau projet. Comme à son habitude, le saxophoniste natif de La Louvière s’est approprié, pour le restituer à sa façon, un style particulier, en l’occurrence le hard bop imprégné de soul qui fit les beaux jours du label Blue Note dans les années 60. Qui dit hard bop, dit aussi orgue Hammond et guitare électrique : on se souvient de ces thèmes jadis portés à incandescence par des organistes comme Jimmy Smith, Big John Patton ou Richard “Groove” Holmes associés à des guitaristes comme Grant Green, Boogaloo Joe Jones ou autres Kenny Burrell. Ici, l’orgue est joué par Maxime Moyaerts, originaire de Dinant, rencontré sur scène au sein du quartet Four Of A Kind en compagnie Guillaume Gillain tandis que la guitare est dans les mains de Vincent Romain.
La formule est simple et le quintet a un son fluide qui glisse tout seul dans les oreilles. Michel Mainil a un phrasé de soulman avec un gros son qui rappelle parfois Grover Washington Jr. (dont le morceau Loran’s Dance figure par ailleurs au répertoire) tandis qu’en arrière-plan, la guitare tricote des cocottes funky. Marqué par le blues et la soul, l’orgue Hammond groove tout du long que ce soit en solo ou en accompagnement. Le disque comprend deux reprises du trompettiste Freddie Hubbard dont le mythique First Light autrefois sorti sur CTI et une autre de Butch Cornell, Sunshine Alley, qui me rappelle la version de Stanley Turrentine sur l’album Sugar. Les nouvelles compositions écrites par les membres du quintet s’inscrivent sans hiatus dans le répertoire en respectant les codes du genre. Cette musique inclut toutefois un élément distinct par rapport aux groupes de hard-bop précités : l’inclusion d’un harmoniciste qui intervient ici en solo au même titre que le saxophoniste. Olivier Poumay distille de belles phrases mélodiques sur son orgue à bouche comme on s’en convaincra à l’écoute de sa propre composition, la ballade Sweet Jail dont le thème est aussi nostalgique que celui de la bande sonore d’un film romantique qui finit mal. Enfin, on ajoutera encore quelques mots pour souligner le travail efficace du batteur Antoine Cirri, complice de longue date de Michel Mainil puisqu’il participait déjà à son premier disque en leader, Water And Other Games, sorti il y a 15 années. Les fans d’un jazz proche de ses racines soul, blues et funky apprécieront cette musique chaleureuse qui, pour être sans prétention, n’en est pas moins entêtante et “pleine d’âme”. Moi, ça me sied ! Pierre Dulieu – Dragon Jazz
credits
released July 7, 2017
Michel Mainil (Tenor & Soprano Sax), Vincent Romain (Guitar), Olivier Poumay (Harmonica), Maxime Moyaerts (Organ), Antoine Cirri (Drums)
Recorded at Centre Culturel de Beauraing (Belgium) July 17 – 20, 2017.
Mixage & mastering : Mario Benvenuto (Aram)
Cover Design : Antoine Walraevens
Pictures : Christian Verlent
Saxophoniste, clarinettiste, Michel Mainil vit en Belgique.
Très actif sur la scène belge et étrangère depuis de longues années.
Joue dans tous les styles.
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